mercredi 30 juin 2010

De l’enfer des maniaques

Tout le monde connait un maniaque, un maniaque de la propreté, de sa voiture ou du rangement, bref, un relou qui casse les pieds. Mais, malgré la montagne d‘emmerdes qu’un maniaque est capable de faire subir au quotidien, il faut parfois savoir être indulgent…

En effet, on a tous un peu de maniaquerie à l’intérieur (ne pas supporter les cheveux dans la baignoire, nettoyer frénétiquement les traces de doigts sur un écran d’ordi, etc….), l’étendue du domaine d’impact des ptites manies est juste plus vaste chez certains.

On peut voir le maniaque comme une sorte de monstre tordu et sadique, qui prend un malin plaisir à ramener sa fraise et torturer les gens de ses recommandations douteuses, ricanant intérieurement de leur malheur : ha haaaaaaaaaaaaaaaaa, il va manger au dessus de la table, maintenant, mouahahaha *rire caverneux*.

Ou comme un imbécile pédant qui, armé de ses règles à la noix, se prend pour un chevalier et assène ses leçons d’un air hautain : mais enfin, mais ne sais tu pas qu’on ne déplace pas les bibelots chez les gens, mais voyons, as-tu été élevé dans une porcherie roumaine, vilain goret à poils longs ?

Que nenni, le maniaque est une victime comme les autres !

Déjà, le maniaque ne choisit pas sa condition, il la subit, lui aussi. Oh que oui, le maniaque aimerait être cool, zen et paisible, il aimerait avoir le flegme du surfeur australien, la souplesse de la liane dansant au vent et le zen du grand moine tibétain la haut sur sa montagne.

Mais ca ne dépend pas de lui… Le maniaque ne choisit pas de voir les miettes sur le sol, il ne fait pas exprès de remarquer les cheveux qui trainent dans le lavabo. Ca lui saute aux yeux, l’agresse, le nargue, le poursuit et le hante.

Face à sa phobie, le maniaque a alors trois choix :

Avantages

Inconvénients

Option 1 :

Faire remarquer l’infamie


  • C’est honnête, le maniaque assume sa psychorigidité, ça soulage.

  • Avec un peu de bol, le responsable y pensera la prochaine fois, il a juste pas fait gaffe, c’est éducatif.


  • Passer pour un casse couille fini et faire chier tout le monde.

  • Donner l’impression au responsable qu’on lui fait un reproche, alors que c’est souvent juste une constatation.

Option 2 : Corriger l’infamie par lui-même


  • Fait pas chier le monde


  • Le problème est réglé


  • Les gens, bizarrement, aiment moyen qu’on leur passe derrière

Option 3 :

Se taire et subir l’infamie


  • Fait chier personne


  • La taaaaaaaaaaaaaaaaaaache, elle est toujours laaaaaaaaaaaaaaaaaaa

Exemples de ce genre de dilemmes :

Description

Efficacité


Casse couillerie

1- X s’installe sur le canapé blanc pour s’attaquer à sa glace géante enrobée de chocolat.

Option 1

Heu, X, excuse moi de t’embêter, vraiment, mais ca t’ennuierait de manger ta glace dans la cuisine ? Tu comprends, hum, vu que le canap est blanc et tout….

5/5

4/5

Option 2

Lui glisser une serviette sur les genoux, avec un sourire gêné


3/5

5/5

Option 3

Ne rien dire et, sans pouvoir s’en empêcher, fixer d’un œil alarmé la glace qui risque de couler à tout instant, le chocolat qui menace de venir s’écraser sur le canapé…


0/5

4/5, au final, le maniaque est tout de même grillé. Personne n’aime manger une glace en se sentant zieuté.

Meilleure solution : Option 1

2- X a fait la vaisselle, mais c’est pas franchement propre, horreur et putréfaction, il reste des particules de sauce tomate entre les dents des fourchettes.

Option 1

Dis donc, mon mignon, tu sais le truc mou à cote de l’évier, ca s’appelle une éponge…

3/5 (5/5 à court terme, inconnue à long terme)

5/5

Option 2

Refaire la vaisselle en cachette dans la cuisine

2.5/5 (5/5 à court terme, 0/5 à long terme)


0/5 si non découvert, 4/5 si pris en flag.

Option 3

Ne rien faire

Impossible, le maniaque est maniaque, c’est comme ça.


Meilleure solution à court terme : option 2, à long terme : option 1…

Voili voilou, donc à chaque repérage d’infamie (aux yeux du maniaque), c’est un nouveau dilemme… Et la culpabilité de faire chier le monde… C’est épuisant…

Comment gérer son/sa maniaque :

L’idéal, c’est de retenir les deux ou trois obsessions principales de son/sa maniaque et de faire un effort. En échange, le/la maniaque s’engagera à fermer sa grande gueule un maximum.

De temps en temps, par contre, quand l’humeur est bonne, le maniaque va manquer des choses, il ne va plus voir ses obsessions habituelles, et là, c’est le bonheur, le bonheur pure, la délivrance ! S’il en voit une, il est même capable de s’en foutre, et croyez moi, c’est miraculeux… Pour le maniaque et son entourage.

Donc ne pas hésiter à prendre soin de son/sa maniaque, car un maniaque heureux est un maniaque en rémission. Le recouvrir de cadeaux régulièrement est un bon début (si si, malgré les apparences, je suis parfaitement objective).

Par contre, le maniaque fatigué est une vraie plaie. Il n’a plus l’énergie de réfléchir à la solution la plus diplomatique, alors soit il encaisse et se renfrogne, devenant imbuvable, soit il extériorise et est détestable…

Dans ces cas là, pas de panique il suffit d’ignorer complètement les remarques de la bête, et d’acquiescer sans même écouter. Ca marche très bien.

La seule vraie solution, c’est l’humour, car le maniaque est parfaitement conscient de son potentiel de chiantise et sera ravi d’en blaguer et d’ainsi augmenter son capital sympathie mis à mal.

Et pour rallonger ce billet géant, un peu de zik :

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