mercredi 23 juin 2010

Freedom

Depuis l’année dernière, quand je suis arrivée dans ma boite, j’ai pas mal pleurniché sur mon boss, qui est un peu…. Envahissant. C’est pas qu’il est méchant, mais il a des ptits soucis de confiance. Il a du mal à déléguer, quoi. Tellement du mal qu’on dirait un peu qu’il a un toc. Il envoie des rasades d’emails tous les jours pour poser des questions, envoyer des liens vers des articles ou demander comment les choses se passent… Pas oppressant, mais presque.

Et puis y’a les réunions. Les réunions tout le temps, tous les jours, les réunions pour faire des bilans, pour planifier la suite, et puis les réunions pour planifier des réunions. C’est compulsif, on réunionne comme des fous, on papote, on discute, on analyse, on dissèque.

Oui oui, ça rend fou : parfois, j’ai eu des pulsions destructrices, des envies de saccager la salle de réunion, de manger mon carnet de labo, de me raser la tête, de me couper les ongles de pieds un soir de pleine lune. J’ai craint pour ma santé mentale.

Mais depuis que j’ai démissionné, c’est l’inverse, rien, pas de mails, plus de réunions, le désert, le vide. Au début, je me suis fait du souci, je me demandais si le boss était pas en train de nous faire une ptite mononucléose, à être tout silencieux comme ça ! Mais en entendant les gémissements étouffés des collègues harcelés à coups d’emails, j’ai compris la triste vérité : je suis isolée, le boss me snobe, il ne me regarde plus, ne me persécute plus. D’abord, j’ai été triste, je me suis sentie abandonnée, mise en quarantaine, la paria dont la boite mail subit une famine mordante.

Rhoo, le vilain syndrome de Stockholm ! Une fois passé le choc, je me suis ressaisie :

Freeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeedom !!!!!!!

Je suis libre comme l’air, personne ne vient me pomper l’air au taf, tout le monde s’en fiche de ce que je branle dans mon coin, c’est vachement paisible. Le boss a arrêté de débarquer comme un diable derrière mon épaule pour me traumatiser avec ses questions incessantes, et je n’ai pas subi de réunion depuis ce qui me semble une éternité…

Ça doit ressembler à ça, le paradis… Surtout qu’il fait beau et chaud (23 degrés, c’est la canicule) !

Bref, je suis jouasse comme pas deux. Par contre, les collègues, eux, en crèvent de jalousie. Bon, déjà, ils souffrent de la chaleur, ils passent leurs journées à couiner qu’ils ont trop chaud, le front suant et la langue pendante, trainant la patte de réunions en réunions, l’œil torve et la tête basse, alors que je bondis d’allégresse sur ma chaise, fraiche comme un gardon, libre comme max, à entrecouper ma journée de ptites pauses cigarettes où je m’applique à parfaire mon bronzage. Y’a pas de justice, mouahahahahah.


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