mercredi 7 juillet 2010

Un peu de mauvaise foi

Aujourd’hui, c’est retour à la normal, je ne vois plus de bébé dauphins agonisant à chaque clignement de paupières, mon taux d’alcoolémie du week end est redescendu à 0, et l’été anglais a commencé, il fait 16 degrés, il pleut, tout va bien. C’est que ça commençait à être perturbant, tout ce soleil !

Quand j’ai démissionné, j’ai longuement hésité entre m’accorder un mois de vacances en rab et être raisonnable en buchant sagement pour gagner ma paye. Au final, j’ai décidé que j’étais pas une écervelée finie, et j’ai choisi la solution la plus intelligente : travailler plus pour gagner plus.

En échange, je m’étais dit : pourquoi ne pas me faire plaisir et m’offrir, pour me consoler, une des plus jolies paires de chaussures de l'univers ici ? Il se trouve que je bave sur les paires Irregular Choice depuis un bon moment déjà, donc ce n’est que justice, n’est ce pas ? Oui, chez moi, résister longtemps à la tentation est une excuse pour y céder joyeusement. Bien que ce compromis soit brillant et parfaitement raisonnable, j’ai ensuite passé pas mal de temps à hésiter, parce que bosser un mois de plus, est-ce vraiment une raison suffisante pour craquer sur une paire de chaussures complètement délirante et importable ?

C’est là que commence un long dialogue interne pour tenter de prendre une décision crucialissime, entre faire un achat complètement con pour se faire plaisir et prendre la bonne décision juste parce que c’est la bonne chose à faire…

Je te dis pas les trésors d’ingéniosité qu’il faut inventer pour arriver à tromper sa propre conscience, c’est tout un art, ça ne s’invente pas :

Gm (gentille moi) : Bah, elles sont chouettes ces chaussures, ça me fera un souvenir d’Angleterre…

Mm (méchante moi) : Ben achète un porte-clef Big Ben, pas des chaussures immettables hors de prix !

Gm : M’enfin, des chaussures, ça allie l’utile à l’agréable, elles seront très jolies sur moi.

Mm : Ouiiii, bien sur, vu ton habitude des talons, elles feront joli une demi heure, après t’auras tellement mal aux pieds que elles feront jolies dans ton placard…

Gm : mais nooon, elles sont tellement belles, je les mettrai tout le temps !

Mm : Oui, bien sur. Et puis, grosse maline, tu les portes avec quoi tes chaussures fluo avec des peluches dessus, tes jeans ?

Gm : Nan, mais j’ai plein de robes pour aller avec !

Mm : oui, plein de robes, deux. Que tu portes une fois par an. Donc, si j’ai bien compris, tu veux vendre un rein pour t’acheter des chaussures que tu mettras jamais ?

Gm : Ouiii ! Tu vois, on s’est mises d’accord, enfin !

Bref, le dialogue entre l’attardée et la radine faisait rage dans ma tête et, le week end dernier, toujours sans avoir pris de décision, je me suis retrouvée par le plus grand des hasards au milieu de la boutique Irregular Choice de Londres, comme ça, sur un malentendu.

Là, j’ai rien pu faire, j’ai glissé et mon pied s’est accidentellement retrouvé dans une chaussure magnifique. Et toc, ça a été le déclic, je me suis décidée à l’acheter ! Je demande à la vendeuse la taille d’en dessous, celle là est un poil trop grande. Et là, c’est le drame : La taille en dessous est trop petite… J’ai le pied intermédiaire, c’est atroce, je suis victime d’une injustice sans nom ! Oui, parce que s’auto convaincre avec des couches de mauvaise foi qu’on a besoin de chaussures, passe encore, mais qu’on a besoin de chaussures trop petites/grandes, faut pas rêver non plus.

Bon, au moins, la décision finale est prise, et je suis ressortie de la boutique avec le sourire fier et la tête haute, contrairement aux autres acheteuses, ces faibles femmes victimes de notre société de consommation.

2 commentaires:

  1. J'aurai bien voulu les voir tes chaussures dis donc ;)

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  2. C'est celles la qui m'ont fait craquer, pour le compromis rigolotes/mettables quand même:

    http://shop.irregularchoice.com/womens/product/2867/flick-flack.html?offset=21

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