lundi 21 juin 2010

Franglish

L’avantage de vivre sur une ile anglophone pluvieuse c’est, évidement, de faire péter un niveau d’anglais honorable.

C’est vachement jouissif de constater l’amélioration de ton bilinguisme au quotidien, la diminution du taux de bafouillements quand tu discutes avec tes collègues, l’augmentation du rapport blague marrantes/bides honteux en VO, etc… Le bannissement des sous-titres dans les films/séries est aussi un grand moment. Bref, t’as un peu l’impression d’être le roi du monde, tu blablates à coups de « you know », « I mean » et de « lovely ».

De temps en temps tu te fais remettre à ta place bien proprement, quand, après deux secondes de conversation avec un anglais, il te demande d’où tu viens en France, exactement. L’accent, c’est tenace…

Mais bon, en général, ça se passe bien la vie en pas-français, faut juste apprendre à switcher un peu. Au taf, Anglais, dans la rue, Anglais, à la maison, Français, etc…

Par contre, de temps en temps, ça coince, de deux façons différentes :

  • Faire son Jean-Claude :

Comme JCVD, il y a des mots anglais qui trainent dans tes phrases françaises, tu mélanges tout, c’est n’importe quoi. Certains mots, tu t’en rends pas compte, tu les utilises tout le temps en anglais, ils te paraissent naturels, alors ils sortent spontanément de ta bouche quand ils ne devraient pas.

Exemple : Au boulot, on fait des mesures = measurements en anglais, et bim, en Français, ça devient mesurements.

Sinon, tout simplement, y’a des mots qui sont mieux en Anglais, des expressions qui sont très imagées et que tu n’as pas en français, et ça devient super frustrant de t’exprimer.

Exemple : En anglais, quand tu es habillée comme une fille de joie, et que ta robe est tellement courte que tu exhibes joyeusement tes sous vêtements quand tu t’assoies (ou quand tu sors de la voiture, comme Britney), on dit « to flash ». Par exemple, dans une pièce, you flash the room. Cette expression est magique, parlante et efficace, et manque cruellement à notre belle langue, ce qui est bien compréhensible, je le concède : on en a moins besoin, nous les Françaises, en général, on évite de s’habiller en prostituées, c'est culturel.

  • Faire son étranger :

Parfois, tu te trompes tout simplement de langue, comme un gros manche. Genre Jeudi, à Paris, je suis aussi passée pour une grosse snobinarde puante à commencer des phrases en anglais tout le temps puis me rendre compte que je suis un plot et m’interrompre en bafouillant (en fait, je corrige, ça fait pas trop snobinard, plutôt simple d’esprit). C’est le reflexe des lieux publiques, ça passe très vite, c’est juste embarrassant.

Mais ça arrive aussi dans l’autre sens. C’est rare, ça m’est arrivé trois fois en un an (merci mon dieu), mais de temps en temps, tu travailles avec de la musique française dans les oreilles, tu es plongée dans ton truc, tu relèves la tête, ton collègue te parle, tu lui réponds, et là, c’est le drame, ça sort en français. Et franchement, plus demeuré, comme reflex, tu meurs. Mais ça en vaut presque la peine juste pour profiter de l’expression du collègue en question, qui te regarde avec de grands yeux exorbités comme si, soudainement, tu venais de danser la polka en tenue traditionnelle sur des braises chaudes, devant ses yeux.

Sinon, cette excellente page FB des bleus, qui nous font bien marrer en ce moment, ces gros guignols.

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