Avant hier, j’ai investi dans le graal : « Paris pas cher 2011 », depuis, j’ai le nez fourré dedans, c’est la frénésie.
Pour le radin qui sommeille en nous
Et, alors que je furetais du coté des bons plans gratuits, je suis tombée sur les écoles de coiffure en recherche de modèles, et j’ai décidé de me lancer.
Il faut savoir que les coiffeurs et moi, c’est toute une histoire. Une histoire de haine sanglante, de souffrance et de pleurs. Petite, mes parents me faisaient porter un horrible carré avec une ignoble frange droite, traumatisme dont je ne me suis jamais vraiment remis. J’ai compensé, depuis, en allant un minimum chez le coiffeur et en me trimballant fièrement mes longs cheveux fourchus.
Comme on m’a récemment fait remarquer que ma coupe était une honte absolue, et qu’il est absolument incroyable que je puisse promener ma tête dans la rue sans me prendre des jets de pierre et me faire pisser dessus par des chiens errants, j’ai décidé de faire ma visite annuelle chez le coiffeur.
Donc je file dans l’école de coiffure, la peur au ventre. Première étape humiliante, les élèves ne se battent pas pour m’avoir comme modèle. Forcement, j’ai pas les cheveux les plus marrants du monde, ils sont raides comme des aiguilles à tricoter. Après une demi heure d’attente dans un coin, un étudiant fini par me choisir, c’est Miguel. Miguel a l’air bien gentil, mais je sais pas trop, parce que Miguel est mexicain, et qu’il ne parle pas trop français. Je suis prête à demander de garder mes jolis cheveux longs, mais je viens d’entendre le prof putiser pendant 10 minutes sur les nanas avec leurs cheveux longs qui sont des vraies lopettes et qui osent rien, cette bande de minables. Et puis c’est pas cool parce que les élèves payent leur stage cher. Donc déjà, quand vient mon tour, je suis vexée comme un pou (lopette toi même) et un peu emmerdée pour Miguel, quand même, le pauvre qui vient de loin pour couper du cheveux parisien. Alors, dans un élan de folie pure, malgré ma phobie des coiffeurs, je laisse carte blanche à Miguel.
Squik squik
Bon, je lui fous quand même la pression au maximum en lui disant que j’ai très très peur, mais que je lui fais confiance, avec un sourire timide. Je suis vachement pas rassurée par sa réponse baragouinée en franco-mexicain auquel je pane pas un mot.
Je serre donc les dents, les fesses, et tente de me coller un ptit sourire pas trop flippant sur les lèvres.
La suite a été une longue descente aux enfers. Le prof explique des choses à Miguel. J’écoute attentivement. Miguel aussi hoche la tête avec conviction, alors que son traducteur dragouille une coiffeuse plus loin. Rassurée sur le niveau de Miguel en français, je me détends, jusqu’à ce que je voie dans la glace qu’il ne fait pas du tout ce que le prof a dit, la mèche n’est pas dans le bon axe vis à vis de la mèche témoin ! Finalement, j’ai ravalé mon hurlement et Miguel a fini par piger le truc au troisième passage de son instructeur. Surtout, j’ai pris la décision salvatrice de bouquiner, ce qui m’a bien relaxé. Ca a été un poil plus dur quand Miguel m’a peigné les oreilles à répétition, puis brûlé le crane au sèche cheveux, mais ça s’est bien fini.
Je crois que j’ai un poil vexé Miguel quand j’ai eu les larmes aux yeux de désespoir à la fin de la coupe, mais quand le prof a ébouriffé tout ça, c’était vachement joli. Pas de bol, Miguel s’était déjà barré dépité… Oups.
Finalement, mon carré plongeant déchire, c’est vachement léger, et je suis contente de m’être lancée !
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Ps : Je me repends, il se trouve que l’info balancée la dernière fois, à propos de « ça arrive tous les 823 ans » est fausse. Non seulement cette révélation me brise le cœur, vu que j’avais une foi aveugle dans ce site, mais en plus je vous ai menti comme une vieille fouine. Bouhouhou.